Journée d’information sur les actualités en élevage équin

centaine d’auditeurs d’ici et d’ailleurs ont consacré une journée de leur temps à s’informer sur l’actualité de la recherche équine, et les questions, quoique justifiées, furent trop nombreuses au regard du temps imparti : il fallut parfois abréger, à regret.

Dix sujets abordés, nombre de schémas et de photos résumaient des travaux de plusieurs années. Pertinence, technicité, utilité des exposés, - la plupart réalisés par l’INRA et les Haras Nationaux, - tels étaient les critères qui ont permis de conserver intact l’intérêt des auditeurs.

• Une étude sur le comportement du cheval

Peut-on identifier objectivement le tempérament d’un cheval ?

Une première série de tests est mise au point, destinée à être utilisée dans des programmes de sélection, si l’héritabilité est démontrée.

A-t-il passé son BAC ? il s’agit alors d’un autre ensemble de tests dont le but est de favoriser la vente des chevaux. Bien entendu, l’éleveur ou le propriétaire connaît son cheval, mais pour 70 €, il pourra faire évaluer objectivement celui-ci dans les centres des HN et obtenir un livret très précis destiné à l’acheteur.

• Deux exposés concernaient la congélation de semence.

D’une part, les différents appareils analyseurs de mobilité de la semence congelée font l’objet d’une étude comparative.

D’autre part la mise au point d’un nouveau milieu pour la congélation de semence équine intéressera les étalonniers : ce milieu, prêt à l’emploi, performant , répond à une réglementation qui exclut les produits d’origine animale, déjà appliquée dans certains pays.

Réalisé grâce à un partenariat de l’INRA et de la société IMV Technologies, il a fait l’objet d’un dépôt de brevet.

• La lutte contre l’artérite virale

On se souvient de l’épidémie en Normandie due à une souche fortement pathogène. Un tel épisode sensibilise aux travaux effectués sur cette maladie. Une étude très complexe, très documentée, explique le traitement applicable aux étalons, traitement efficace. Une autre étude s’intéresse au rétablissement de la fonction reproductrice de l’étalon excréteur castré temporairement.

• D’autres études concernaient le poulain 

D’une part, l’autopsie de plus de mille poulains dans la première semaine permet de dégager les causes les plus fréquentes de mortalité, et de préconiser les moyens de la réduire de 20 %.

D’autre part, la prévention de la rhodoccocose du poulain faisait l’objet d’une réflexion claire et encourageante, montrant l’efficacité d’une détection et d’un traitement rapides, mais aussi de mesures d’hygiène, appliquées régulièrement, tel le ramassage des crottins et le chaulage des prairies. Les Centres des Haras Nationaux s’y astreignent. Ces pratiques sont recommandées aux éleveurs. Mais on peut espérer un vaccin dans un avenir assez proche.

Stephan Deleuze, de l’Université de Liège, est intervenu sur la rétention placentaire chez la jument; après les facteurs prédisposants, il a expliqué le diagnostic , les complications et le traitement, en déconseillant formellement l’extraction manuelle.

Laetitia Marnay, des Haras Nationaux, a exposé la nécessité de la charte de bonnes pratiques de collecte et de stockage du colostrum, assurant une bonne qualité bactériologique, conforme aux règles sanitaires. Si le respect de ces pratiques d’hygiène est évidemment obligatoire pour le produit destiné à une banque de colostrum, l’éleveur peut s’en inspirer.

Enfin, tandis que Rozenn Lemoan, de la Clinique Stockwell, avait évoqué les soins qu’il convient raisonnablement d’accorder au cheval âgé, Laetitia Marnay montra les conséquences de la libéralisation du service de l’équarrissage et les diverses possibilités qui s’offrent au propriétaire selon l’âge du cheval (www.atm-equides-angee.fr).

Ce fut donc une journée chargée, mais passionnante, qui montre l’intérêt de la recherche scientifique pour l’élevage et les progrès que celui-ci peut en tirer. En regard de l’élévation des coûts, ainsi l’équarrissage (de 200 à 600 € selon la région !), il convient plus que jamais d’optimiser les conditions d’élevage.
Madeleine Bertiaux-Legrand