Le développement durable, ça vous parle ?

Mais en fait c’est quoi le développement durable ? Le terme « développement durable » est apparu pour la première fois en 1987 dans un rapport du Premier Ministre de Norvège de l’époque Mme Bruntland. Il se définit comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins ». Concrètement, il repose sur trois piliers : la protection de l’environnement, le développement économique et le progrès social. Le label EquuRES est la réponse de la filière équine aux demandes croissantes de la société en matière d’écologie.


« Equus » comme cheval et « RES » comme respect.


Grâce à EquuRES, la filière équine possède aujourd’hui sa propre marque de qualité environnementale. Pour d’obtenir le label EquuRES, les candidats consentent à s’engager sur la préservation des ressources naturelles, l’approvisionnement local pour l’alimentation et la litière, le bien-être animal, la limitation de l’impact des transports, la maitrise de l’énergie, la préservation des paysages et de la biodiversité, la valorisation du fumier et des déchets et enfin le bon entretien des bâtiments. Toutes les organisations de la filière équine sont concernées, centres équestres, centres d’entrainement, élevages, écuries de compétition, centre d’insémination et bien d’autres encore, tous sont éligibles EquuRES. Une des particularités d’EquuRES est qu’il permet aux structures labellisées de s’améliorer. En effet, le label repose sur une grille d’évaluation à trois échelons : Engagement, Progression et Excellence. A ce jour personne n’a encore atteint ce dernier échelon, appel aux candidatures !


Un enjeu pour l’avenir.


C’est un fait : dans tous les secteurs de la vie économique, les exigences en matière de développement durable ne cessent d’augmenter. L’agriculture et avec elle la filière équine n’y échappe pas. « La filière équine à ses spécificités, constate Paul Essartial, Président du Conseil des Chevaux de Basse-Normandie, la Normandie est la terre du cheval par excellence, nous nous devions d’être les premiers au monde à créer un label ! Le risque qu’un nouveau cadre réglementaire soit mis en place sans que les professionnels y soient véritablement associés était trop grand. C’est la raison pour laquelle nous avons préféré anticiper et élaborer nous-mêmes un référentiel ». Cela fait déjà quelques années que le Conseil des Chevaux travaille sur le projet au nom de la filière toute entière et cela à notamment contribué à la création d’une usine de méthanisation près de Gacé (61), une manière innovante de recycler le fumier des élevages alentours tout en produisant de l’énergie. Conscient que certains percevront ce label comme une énième contrainte bureaucratique, Hubert Honoré, Vice-président du Syndicat des Eleveurs de chevaux de sang, précise que l’esprit d’EquuRES, c’est d’accompagner et d’encourager ce qui fait le cœur de notre métier : le bien-être du cheval et cela se construit tous les jours en passant par un environnement de qualité.


EquuRES, comment ça marche ?


Les candidats à la labellisation prennent neuf engagements : préserver les ressources naturelles, privilégier l’approvisionnement local, assurer le bien-être animal, limiter l’impact des déplacements, maitriser les consommations énergétiques, entretenir les espaces extérieurs, valoriser le fumier, entretenir les bâtiments et sensibiliser les collaborateurs. Des actions assez simples au quotidien et appliquées par de nombreux professionnels. Peut être que sans le savoir vous êtes déjà porteur de l’esprit EquuRES ! Une fois ce contrat d’engagement signé, une équipe d’évaluateurs qualifiés est mandatée pour évaluer le site et lui attribuer un échelon de labellisation : Engagement, Progression et Excellence. L’idée avec ces trois échelons, c’est d’encourager les structures à progresser en améliorant leurs pratiques.


Le Pôle International du Cheval de Deauville labellisé à l’échelon « Progression ».


Inauguré en 2010, le Pôle International du Cheval de Deauville est un vaste complexe moderne bâtit sur un site de 8 hectares. Pour son directeur, Antoine Sinninger, la labellisation du Pôle s’imposait comme une évidence. « Une grande structure comme la nôtre, avec en moyenne une centaine de chevaux en pension, se devait de montrer l’exemple ! Le Pôle est un outil récent qui a été conçu avec un grand souci de fonctionnalité et de modernité, y compris du point de vue environnemental, ce qui a grandement facilité les choses pour nous. Nous avons par exemple un système très performant de récupération des jus ainsi qu’une fosse à fumier parfaitement étanche. Nous récupérons aussi les eaux de pluie afin d’arroser l’ensemble des surfaces de travail du site qui sont très gourmandes en eau. La labellisation nous a permis d’améliorer certaines de nos pratiques comme au niveau de l’entretien de nos espaces verts. Dorénavant, nous limitons au maximum l’utilisation des produits de traitement. Et pour limiter la consommation d’électricité, des minuteries et des thermostats ont été installés partout où c’était utile ».


Parmi les autres labellisés, on retrouve l’Ecole des courses hippiques du Graignes, l’Ecurie des Corvées, le Haras d’Ecouché, l’Elevage de Cabue et la Cravache d’Argentan. L’objectif pour 2014, année de lancement du label EquuRES, c’est d’atteindre pour les Jeux Equestres Mondiaux la barre des 14. Alors n’hésitez pas, rendez-vous sur le site internet EquuRES.