L’élevage normand en ordre de marche

terminer au deuxième rang mondial en CSO et CCE, la Fédération normande du Selle Français (FNSF) ainsi que l’Association des éleveurs de chevaux normands (ADECNO), ont tenu leurs assemblées générales au Crédit Agricole Normand de Saint-Lô. Contrairement à l’année dernière, et au grand dam du président Jean Muris, c’est une petite chambrée qui participa à ces travaux : moins d’une centaine des 600 adhérents de la FNSF.

Au cours de la matinée, l’auditoire a pris connaissance avec attention des rapports des bureaux des deux associations, avant de suivre l’après-midi, avec un intérêt non feint, les exposés techniques d’intervenants extérieurs lors d’une conférence-débat sur ‘‘Quel cheval de sport ?’’

FNSF : qualité et expansion commerciale

Après l’adoption à l’unanimité du PV de l’AG 2007, Jean Muris est revenu sur les faits marquants de l’exercice écoulé, ainsi que sur les principales actions de développement et de communication entreprises pas l’antenne régionale de l’ANSF.

Parmi les actions 2007, citons notamment la publication de trois numéros de la ‘‘Lettre Normande’’ et la diffusion d’un ‘‘Répertoire des éleveurs’’ financé par les annonceurs publicitaires, la présence de la FNSF sur les championnats d’Europe jeunes cavaliers à Auvers et aux JSF, un voyage au Oldenburg, l’accueil d’une délégation chinoise, l’envoi d’une délégation à la Fiera Cavalli de Vérone (Italie) ou encore la participation (certes confidentielle) d’une délégation normande au championnat de France des 3 ans hongres et femelles à Equita’Lyon. Félicitations encore pour son titre de championne des petites tailles à Quickie du Logis, une Quick Star appartenant à Raymond Gauquelin.

La poursuite de la démarche qualité engagée en 2005 dans la perspective d’une certification et d’une labellisation des pratiques de l’élevage normand à moyen terme, suscita quelques interrogations et commentaires, parfois dubitatifs. Dans un contexte de plus en plus marqué par le marketing, la communication et l’internationalisation des clientèles et des productions, on peine pourtant à imaginer comment l’élevage normand pourrait faire l’économie de cet effort de lisibilté et d’affichage, s’il entend préserver et faire valoir les particularités et les atouts intrinsèques à son terroir.

Après l’adoption à l’unanimité des comptes de l’exercice écoulé - aux environs de 230 000 € et avec un excédent de quelques dizaines d’euros (comptes demeurant fortement dépendants des aides publiques, 55 %), le président a présenté les projets 2008.

La participation de la FNSF aux évènements sus-cités sera pérennisée, complétée une probable présence lors de la prochaine édition du RIDE à Deauville. Autres projets : l’embauche d’un stagiaire pour la réalisation d’une étude de marché structurée du marché britannique, ainsi que la programmation de deux ou trois voyages d’études (Allemagne, Belgique, Pays-Bas). Egalement envisagée, la restructuration du site internet avec la possibilité pour les éleveurs de souscrire en ligne leurs adhésions et engagements en concours d’élevage.

ADECNO : succès des ventes amiables et de la foire aux foals aux JSF

A peine le temps de changer de casquette et le président Muris détaillait le rapport moral 2007 de l’ADECNO. Un millésime dont on retiendra inévitablement l’épidémie d’artérite virale équine qui, outre les vives inquiétudes qu’il suscita parmi les éleveurs de Normandie (et d’ailleurs), eut pour autre dommage la désorganisation totale des concours d’élevage. A titre d’exemple, les concours de poulinières furent annulés puis reprogrammés à cinq reprises en l’espace de trois mois !

En dépit de cela, pas moins de?1 770 sujets se sont présentés lors des différents concours à l’appréciation d’un corps de juges, auxquels Jean-Louis Lenoury, rendit un hommage appuyé.

Quant à la Foire aux foals, déplacée du NHS d’août aux JSF d’octobre, constitua la bonne surprise de l’automne puisque sur les 111 poulains présentés, près de la moitié trouvèrent preneur. Ces JSF 2007, avec ses quelque ?10 000 visiteurs, démontrèrent une fois de plus d’une cohabitation entre l’élevage, le sport et le commerce.

Au nombre des autres réalisations, citons l’organisation de trois ventes amiables, réalisées dans un souci de transparence accru (visite et radios pour tous les produits affichés à plus de 3 500 €), la poursuite en début d’année des formations jeunes chevaux préparatoires aux cycles SHF, mais aussi la maîtrise d’ouvrage de stage à destination cette fois des cavaliers, réalisés sous maîtrise d’œuvre de l’AEC et avec la présence de prestigieux maître de stages (Hervé Godignon pour le CSO et Sébastien Poirier pour le dressage).

Question finances, le retour à l’équilibre à 176 500 € après deux exercices consécutifs caractérisés par de légers déficits, fut salué par les présents par une adoption à l’unanimité.

Vint ensuite l’intervention attendue de Jean-Karl Deschamps, vice-président du Conseil régional, venu faire un point d’étape sur le projet de restructuration du CPE, dont le démarrage n’est cette fois plus qu’une question de jours et qui, au terme d’un peu plus de deux ans de travaux, dotera l’élevage normand d’infrastructures dignes de ses homologues européens.

Quel cheval de sport ?

C’est pour tenter de répondre à cette interrogation qu’avaient été conviés différents intervenants ainsi que le président de l’ANSF, Yvon Chauvin, dans le cadre d’une conférence-débat qui captiva l’auditoire.

Jean-Marie Denoix exposa d’abord les interactions entre la morphologie du cheval de CSO et ses possibles performances. Les Dr Pitel et Ciantar, après avoir à nouveau précisé les caractéristiques la pathologie, retracèrent l’historique et les conditions de la gestion de la récente épizootie d’artérite virale équine (lire notre édition du 21 décembre), avant que le Dr Marcillaud-Pitel ne présente les principales évolutions du RESPE (Réseau d’Epidémio-surveillance en pathologies équines).

Yves Chauvin a conclu cette journée riche en informations en dressant un bilan de sa première année de mandat à la tête de l’ANSF et en précisant les principales évolutions du stud-book SF pour 2008 (lire nos prochaines éditions).

Daniel Sébire