Les apprentis BTSA du CFA de Sées en voyage d’études dans le Sud-Est
Réalisé dans le cadre d’un module d’initiative local (MIL) intégrant le contrôle continu pour l’obtention de leur diplôme, le voyage des apprentis BTSA productions animales avait pour objectif la découverte d’autres modes d’élevage et de valorisation.
La première étape leur a permis de découvrir le fonctionnement d’un groupement pastoral du département du Var, association permettant à une quarantaine d’éleveurs de bovins de Savoie d’envoyer environ 400 animaux en transhumance dans le Var durant la période hivernale de novembre à mai.
Cinq salariés saisonniers sont chargés d’entretenir et de diviser en parcs temporaires de 50 hectares les 2 000 hectares réservés à cette pratique. Sur le même principe que la mise au marais en Normandie, chaque éleveur paye une pension par génisse de 300 € pour la saison comprenant le transport routier de la Savoie jusqu’à la région Provence Alpes Côtes d’Azur.
Les animaux sont séparés en deux lots les plus jeunes de moins de 15 mois, les autres plus âgées sont accompagnées d’un taureau permettant aux éleveurs de récupérer leurs génisses gestantes.
Le rôle des bovins est d’entretenir les zones difficiles d’accès, et de pâturer les zones pare feu afin d’éviter la propagation des feux de forêt en été, les bergers travaillent conjointement avec les gardes de l’ONF et les sociétés de chasse très actives dans ce secteur puisque souvent composées des propriétaires des parcelles.
Ce type de groupement pastoral géré sous la forme d’association existe depuis plus de 30 ans, et permet l’entretien des territoires, mais aussi une activité pour les bergers qui redescendent des alpages en fin d’été.
A l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer
Le voyage s’est poursuivi à Cagnes-sur-Mer ou chaque année l’hippodrome est le lieu du meeting d’hiver, de décembre à mars pour des courses d’obstacles, de plat et de trot..
Situé en plein centre ville, face à la mer, ce site accueille 40 à 50 entraîneurs originaires de toute la France et aussi de l’étranger pour un autre type de transhumance !
Les étudiants ont rencontré Didier Prod’homme, entraîneur de galopeurs installé avec sa fille à Maisons Laffitte. Il leur a expliqué les raisons qui le poussent chaque année à émigrer quelques semaines sur la Côte d’Azur.
Le foin, une spécialité de Crau
Les éleveurs de chevaux français s’approvisionnent souvent en foin de Crau, c’est pourquoi la visite suivante a permis aux étudiants d’en découvrir le lieu et les conditions de production.
Le domaine des Merles situé à Salon-de-Provence, s’étend sur 250 hectares de Crau sèche et 150 de prairies irriguées par gravitation.
Les surfaces de Crau sèche résultent du déplacement du delta de la Durance. C’est un sol constitué de cailloux et de limons qui permettent exclusivement le pâturage environ trois semaines après les pluies au printemps et à l’automne. Réserve naturelle, la mécanisation agricole y est impossible, seuls les troupeaux ovins y ont accès. Le manque d’eau l’été rend donc nécessaire d’envoyer le troupeau constitué de 1 500 brebis de race Mérinos d’Arles en transhumance en Savoie.
Les prairies dépierrées, irriguées situées dans la zone AOP permettent la production de 1 200 tonnes de foin de Crau, seul foin au monde labellisé AOP. Le domaine visité comptait 150 hectares sur les 12 000 qui sont concernées par cette appellation.
Reconnu pour ses qualités nutritives liées à sa diversité floristique, Il est reconnaissable à la ficelle bicolore rouge et blanche qui le lie. Il est commercialisé au départ de l’exploitation au tarif de 170 à 200 € la tonne, selon les années.
Le système d’arrosage par gravitation étendu sur 12 communes fut réalisé et financé par l’ingénieur Craponne sous François 1er.
De nos jours il permet toujours d’inonder les sols à partir d’avril et tous les 7 jours par le biais de canaux conçus à partir de la Durance affluent du Rhône.
Camargue
En Camargue, les élèves découvrent ensuite le village des Saintes-Marie-de-la-Mer.
Les cabanes camarguaises, logement des gardians (ouvrier agricole du 19 eme siècle) sont typiques, conçues de plain pied, au toit arrondi à l’extrémité exposée au Mistral, elles sont recouvertes en paille de roseau, ornées d’une croix à la cime du toit pour amarrer une corde en tension lors des vents violents.
Actuellement 120 manadiers possèdent environ 15 000 bovins vivants en semi liberté de façon extensive. Les taureaux castrés sont en compétition toute la saison en vue d’être déclarés meilleur taureau de l’année, selon leur ténacité face aux raseteurs.
Les raseteurs défient le taureau afin d’attraper à l’aide d’un crochet les attributs fixés au front et aux cornes du taureau, la cocarde, les glands et la ficelle. Plusieurs écoles de raseteurs à Arles, Nimes, Lunel forment des jeunes pour pratiquer ces courses camarguaises. Ces manifestations attirent à la belle saison des milliers de spectateurs dans une ambiance festive.
Cheval passion à Avignon
La dernière étape a permis au groupe de faire halte dans la cité des papes à Avignon, où se déroulait le salon Cheval Passion.
Dans les différents halls du parc d’exposition, des présentations successives et variées ont permis de découvrir l’équitation western et ses disciplines Master Xtrem cowboy race, Master ranch sorting ou encore Barrel racing, mais aussi l’équitation de travail avec le dressage, le tri du bétail domestique. Deux halls étaient consacrés aux cabarets équestres et bodegas, lieux de restauration animés entourant des pistes où des artistes en herbe présentent leur numéro avec leurs chevaux. Bien évidemment nous avons pu y voir les épreuves de reining, d’attelage, de dressage ainsi que les nombreux exposants d’équipements.
Les élèves, apprentis dans des élevages de pur sang, trotteurs et selle français sont rentrés en Normandie réjouis de cette semaine. Riche en découvertes, elle leur a permis d’avoir une autre vision du monde équestre.
Ils présenteront leur séjour dans le cadre de la journée portes ouvertes du 11 mars 2017
Mon point de vue sur ce salon
Très éloigné des priorités des éleveurs, il s’adresse aux amateurs équitants, ambiance festive des bodegas.
On n’ y a pas vu un seul étalon ni aucune barre d’obstacle, la pratique équestre dans cette région est plus un art de vivre.
Les propriétaires des centres équestres vivent surtout des balades touristiques, les cavaliers amateurs apprécient les grands espaces.
Les cavalières qui présentent des numéros montrent l’engouement pour un art équestre lié à la passion du cheval, mais visiblement très peu d’artistes en vivent et perdureront.
Enfin les tarifs des produits proposés par les exposants sont à l’image des tarifs pratiqués en centre ville par les boutiques de luxe destinées aux touristes.
Un seul exposant pour l’équipement de l’écurie (pas utile chez eux il fait beau).
Expérience à faire au moins une fois. J’y retournerai à la belle saison, en mai ou septembre, pour assister au moins une fois aux jeux camarguais même si je redoute la foule touristique
Mais j’apprécie mieux St Lô au salon des étalons !
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