Gucci Masters - 4-7 décembre : Grand Prix : Martin Fuchs, la jeunesse au pouvoir


Maïkel Van der Vleuten, 26 ans, Top 9 mondial. Constant Van Paesschen, 20 ans, Top 22 mondial. Martin Fuchs, 22 ans, 75e. Pas de doute, l’élite mondiale du jumping ne manque pas de jeunes talents. La preuve fut faite sur le terrain du Gucci Masters dimanche après-midi lors du Grand Prix. Quarante-quatre couples étaient au départ de l’épreuve : 5 des 10 meilleurs cavaliers de la ranking list avaient fait le déplacement en Seine-Saint-Denis. Scott Brash n°1, mais aussi les Allemands Daniel Deusser et Ludger Beerbaum, l’Américain Kent Farrington, le Français Kevin Staut, le Hollandais Maïkel Van der Vleuten. On pouvait penser les Bleus de Philippe Guerdat motivés à plus d’un titre : le soutien du public parisien, qui on s’en souvient avait porté Kevin Staut vers la victoire l’an dernier et bien sûr l’élan des Jeux Mondiaux trois mois après les deux médailles d’argent (individuelle et par équipe).



Philippe Rozier, la bonne surprise !



Premier sans-faute du premier tour (et des cotes à 1,60m), Philippe Rozier et Rahotep de Toscane SF de 9 ans (Quidam de Revel) ne tarit pas d’éloge sur la jument née à l’élevage de Michel Aubertin et propriété de Christian Baillet : « C’est un cheval fantastique, formidable ». C’est ensuite la jeune génération à l’image du Suisse Martin Fuchs et Constant Van Paesschen qui montrent la voie. Quelle maîtrise ! L’Américaine Lauren Hough qualifie son SWB de 10 ans Ohlala, cheval que l’on place en haut du panier pour le barrage. Le Marocain Abdelkebir Ouaddar, sans-faute, sera aussi un concurrent redoutable en finale au chrono. Edwina Tops-Alexander, Grégory Wathelet, Ludger Beerbaum et Daniel Deusser sont au rendez-vous tout comme Scott Brash le numéro un mondial et Steve Guerdat. L’Américain numéro 2 mondial, Kent Farrington passe lui totalement au travers avec Voyeur, 21 points. Côté Français, Pénélope Leprévost et Kevin Staut associés à Nice Stephanie (Cardento) et Reveur de Hurtebise HDC (Kashmir Van Schuttershof) obtiennent leur ticket de finaliste. Déception en revanche pour Bosty et Qoud’cœur, un point de temps dépassé. Jérôme Hurel et Julien Epaillard totalisent 4 points. Ce qui nous promettait un barrage à sensation.



La nouvelle génération prend le pouvoir



Premier à prendre le départ, Philippe Rozier a la lourde tâche d’ouvrir le barrage. Sans-faute, le ton est donné. Martin Fuchs, du haut de ses 22 ans, améliore de 3 secondes le chrono de Philippe (34’’58). Ludger Beerbaum et Zinedine échouent pour 9 centièmes, Constant Van Paesschen et Citizenguard Toscan de Ste Hermelle est 3e, toujours dans la même seconde. Sur son Quickly de Kreisker, Abdelkebir Ouaddar a, comme à son habitude, fait le show. Ovation du public ! Le Marocain réalise le meilleur chrono (33’’33) avec malheureusement une barre.

« J’ai eu le cheval PSG Future à 7 ans, souligne le Suisse Martin Fuchs. Il était très respectueux dès le début. En 2013 à Oslo je fais sans-faute. Il y a eu un premier déclic. Puis nous avons couru Helsinki, le cheval a enchaîné. Depuis janvier 2014 il participe à des épreuves 1.60. Dans le GP de Bâle, il se comporte très bien. En indoor il est super, il fait tout pour gagner ».

Ils ont dit :

Thierry Pomel entraîneur des jeunes cavaliers de CSO : « La bonne surprise a été Philippe (Rozier) avec un jeune cheval qui progresse bien. Pénélope et Kevin ont échoué au barrage du Grand Prix. Le cheval de Bosty, Qoud’cœur est en pleine forme, à l’arrivée il y a 1 point de temps dépassé. Un petit 4 points de Julien Epaillard, on a vu de très bonnes choses dans l’ensemble. Concernant la victoire de Martin Fuchs, il s’affirme de concours en concours. Ce n’est pas une surprise de le voir gagner ici. La jeune génération est présente, c’est le sport qui se renouvelle et c’est très bien ».

Roger-Yves Bost (14e) : « Je suis content de mon cheval. Sur les 4 derniers GP, il est sans-faute à chaque fois. Ce sont ses premiers indoors à ce niveau-là . Là , j’ai tout de suite senti que j’étais en dedans. Il fallait quand même que je m’applique à être sans-faute. Mon cheval n’est pas super rapide dans les 1ers tours. Il n’y avait pas beaucoup d’endroits où on pouvait grignoter du temps. J’ai de la chance d’avoir un cheval pour revenir tout de suite et faire de gros concours. Je suis engagé à Genève avec Qoud’cœur si tout va bien, sinon avec Nippon d’Elle, Pégase du Murier, mon nouveau cheval ».

Pénélope, la guerrière



Historique ! Jamais une femme n’avait réussi à remporter la Guerre des Sexes Longines, cette épreuve originale qui oppose dix cavalières à dix cavaliers. Cette année, le vent a tourné : les femmes n’ont pas gagné : elles ont triomphé. L’équipe « rose » n’avait pourtant que quatre représentantes sur dix participants dans la manche finale, mais quelles représentantes… Première des cavalières à s’élancer, Katharina Offel prenait place pour un bon moment dans le fauteuil du leader et prédisait une victoire féminine - mais pas forcément la sienne. C’était bien vu. Associée à la très rapide Flora de Mariposa - un couple 100 % féminin, donc -, Pénélope Leprévost tournait, galopait, prenait tous les risques comme elle sait si bien le faire, et, portée par les spectateurs parisiens, s’envolait vers la victoire. Lauren Hough, presque aussi rapide que Pénélope, se glissait entre ses deux consœurs. Avec la cinquième place de Lucy Davis, la victoire des femmes au classement par équipe était également acquise.



Longines Speed Challenge : la fièvre d’un grand sport



Les rois de la vitesse s’en sont donné à cœur joie dans l’épreuve la plus rapide du circuit, soutenus par un public déchaîné.

Alors que, à Los Angeles, aucun concurrent n’était descendu en dessous des soixante secondes, ils sont deux à avoir réussi cet exploit sans commettre la moindre erreur. Prenant tous les risques, le toujours très rapide Alvaro « Doda » de Miranda, qui montait AD Nouvelle Europe Z s’est installé dans le fauteuil du leader et, malgré leurs efforts, les autres n’ont pas réussi à le détrôner. Christian Ahlmann a bien essayé mais se contente de la 2e place. Le chouchou du public, Roger-Yves Bost, déjà vainqueur de deux Longines Speed Challenge à Paris en 2010 et 2012, ovationné du début à la fin de son parcours, le champion d’Europe en titre qui est aussi l’un des cavaliers les plus rapides de la planète et la relativement jeune Sydney Une Prince, jument de 8 ans, ont réalisé un petit exploit en réussissant le troisième temps.



Amade : du grand spectacle pour la bonne cause



Chaque année, le public du Gucci Paris Masters attend ce rendez-vous avec une impatience fébrile. Le jury installé dans les fauteuils en bord de piste, composé d’Ariane Massenet, Guillaume Durand et Benjamin Castaldi a couronné trois vainqueurs ex-æquo pour la prestation artistique : les équipes Gucci Kids de Jessica Springsteen et Guillaume Canet, qui avaient fait appel à Mario Luraschi pour littéralement « mettre le feu », Gucci d’Edwina Tops-Alexander et Charlotte Casiraghi, inattendues en rappeuses avec des chevaux tagués Gucci, et Nicolas Canteloup, jamais à court d’idées brillantes pour « l’AMADE », venu en Charles Ingalls de « La Petite Maison dans la prairie », accompagné de Vincent Bartin en Caroline, tronçonner un obstacle pour se chauffer cet hiver. Côté piste, ce sont Cameron Hanley et Morgane Dassio, en minions de « Moi, moche et méchant » pour Euroasia, qui ont été les plus rapides.

Cette grande soirée de fête et la générosité des cavaliers et de tous les partenaires ont permis de récolter cette année 170 000 euros au profit de l’AMADE Mondiale, qui ont été remis à sa présidente SAR la princesse Caroline de Hanovre lors de la cérémonie de remise des prix.

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