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Robin Boulanger : « Ce titre, je l’attendais depuis des années »

Portrait d’un champion en orSa carrière à peine entamée est déjà couronnée de succès : trois titres nationaux et un sacre européen, rien que ça ! A 18 ans, le cavalier val-de-marnais forme avec Orphéo des Sablons SF de 11 ans un couple pétri de talents. Rencontre.  Et dire qu’au départ, il ne voulait pas monter à cheval ! « J’ai commencé par le judo. Ma mère m’a poussé à essayer. J’avais 7-8 ans ». On connaît la suite. « Mes parents ont été cavaliers de complet en 3e et 4e catégories, mon père sortait en niveau B de dressage. Ils s’entraînaient tous les jours.  L’équitation restait malgré tout un loisir ». L’histoire débute à Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne. « Mes parents ont leurs propres installations à 500m du club de St Maur. Il y a des boxes, des douches, un club-house mais pas de place pour construire une carrière. On gère les chevaux comme on veut, on sait ce qu’ils mangent, tout est calé. Ils ont arrêté de monter à cheval pour m’accompagner en concours. Ça leur fait plaisir de me laisser utiliser les chevaux. C’est une certaine continuité avec les enfants ». Les débuts à St Maur, du pony-games au complet Robin suit un enseignement classique au club de St Maur. « A shetland puis très vite à double poney,  ma mère me faisait monter les chevaux à la maison ». Sa première compétition est en... CSO interclubs. Le jeune Parisien se met au pony-games avant d’adopter le complet, sur les conseils de ses parents. « La discipline m’a appris à aller vite, et puis c’est sympa d’être en équipe ! Quand on perd, on se serre les coudes ». Robin ira aux championnats de Lamotte Beuvron avec son club de St Maur. Robin n’aborde le complet qu’à 11-12 ans. « Je sors en concours assez rapidement, ça dure 2-3 ans jusqu’à Lamotte ». Robin passe ensuite à cheval. Orpheo des Sablons sera son compagnon de route. Né à St Georges du Mesnil (27), ce Selle Français fils de Yarlands Summer Song et Cavatina Mail par I Love You, est arrivé aux écuries à 6 ans. « Didier Willefert a sorti Orpheo en jeunes chevaux. Je me suis bien entendu avec le cheval ». Enseignante au centre équestre de Marolles ces années-là, Florence Lenzini a pu suivre la progression du couple. « Je l’ai connu quand il prenait des cours à shetland. Lorsque Robin commence à monter Orphéo, le cheval avait déjà bien progressé sous la selle de Didier Willefert ». L’ancienne championne de France de dressage connaît aussi assez bien sa personnalité. « Un fort tempérament. C’est quelqu’un de facile à travailler. Il comprend vite les exercices, sa technique ne pose aucun problème. Il faut apprendre à le « caler ». Il a besoin d’être rassuré avant une reprise ».      En 2009, le couple décroche son premier titre de champion de France chez les minimes à Rodez. L’année suivante, Robin et Orpheo terminent troisièmes des championnats des As cadets à Sandillon. 2011 est l’année du titre chez les juniors toujours à Sandillon. Robin participe également au championnat d’Europe juniors au Portugal à Vale Sabroso. Résultat, sixième en individuel et troisième par équipe. En 2012, le Francilien conserve son titre chez les juniors à Bazoges en Pareds, récolte encore le bronze en équipe aux Europe junior de Strzegom en Pologne. Sacré palmarès pour un gamin de 17 ans ! Un mental à toute épreuve En avril dernier pourtant, Robin doit abandonner lors des Master Pro de Pompadour. Engagé en Coupe de France Pro 1, son cheval Orpheo des Sablons est victime d’un déplacement du voile du palais. « J’étais très bien classé (5e après le dressage) avant de tomber durant le cross. J’ai eu très peur de le perdre. Il a été opéré tout de suite. Le plus important était de préserver le cheval ». Une course contre la montre s’engage alors en vue des Europe de Jardy. « L’objectif était de revenir dans la course à la sélection. Je voulais prouver que Orpheo était à son niveau ». Premier de l’épreuve As Jeunes Elite à Sandillon et troisième à Mourmelon, Robin reprend espoir. La sélection arrive, le titre aussi. Une victoire individuelle certes mais Robin n’oublie pas ses coéquipiers et son entourage. « Didier Willefert bien sûr, mais aussi mes parents, Florence Lenzini qui connaît bien mes chevaux, et Pascal Forabosco qui me suit depuis les minimes. Cette année, Pascal m’a fait confiance ». Présente durant toute la préparation des Europe de Jardy aux côtés de Jean-Pierre Blanco, Florence Lenzini ne tarit pas d’éloge sur le champion d’Europe. « Il fallait trouver le juste milieu car Orpheo était très chaud, il devait rester gérable sur le rectangle. Robin a du sang-froid et une maîtrise, ça n’était pas évident. Il était le 4e cavalier de l’équipe qui a été entièrement remaniée. En CSO il n’avait pas le droit à l’erreur. Des trois autres coéquipiers, deux n’avaient que 16 ans, participaient à leurs premiers Europe et pouvaient compter sur Robin et son tempérament un peu de feu ». Partageur, Robin l’est assurément. Posé aussi. « Je planifie beaucoup les choses, j’aime me fixer des objectifs. Le titre, ça fait longtemps que j’y pense ». Sa mère Nathalie confirme. « Ce championnat de Jardy a été très préparé. La 1re année de junior, Robin a été surclassé, étant cadet 2e année. En pratiquant le pony-game, il a découvert l’adrénaline et l’esprit d’équipe. Cela explique en grande partie la médaille d’aujourd’hui (le 15 septembre, ndlr) ».   Des ambitions ...chez les jeunes cav’ Comment Robin envisage l’avenir ? Le passage en Jeunes Cavalier en 2014. « Je vais commencer de petites épreuves en Pro Elite, tout va changer pour moi ». Ensuite sa 2e monture, « Ma star, je crois beaucoup en lui ». L’étalon SF de 7 ans Sforzando (Loutano HN) a été acheté en fin d’année de 5 ans. « Il n’a que quatre parcours de CSO à son actif ».  Le futur de Robin est déjà tout tracé. A 18 ans, le bac en poche, le jeune homme espère s’installer à son compte. « Pour pouvoir en vivre, je dois passer les diplômes de moniteur et d’instructeur. J’aimerais faire du commerce et un peu d’élevage ». L’avenir, c’est aussi la petite sœur Manon, minime 1re année. « Elle sort en complet poney 2D, elle a des résultats, je la conseille ».   Florence Robillard

Portrait d’un champion en or

Sa carrière à peine entamée est déjà couronnée de succès : trois titres nationaux et un sacre européen, rien que ça ! A 18 ans, le cavalier val-de-marnais forme avec Orphéo des Sablons SF de 11 ans un couple pétri de talents. Rencontre. 

Et dire qu’au départ, il ne voulait pas monter à cheval ! « J’ai commencé par le judo. Ma mère m’a poussé à essayer. J’avais 7-8 ans ». On connaît la suite. « Mes parents ont été cavaliers de complet en 3e et 4e catégories, mon père sortait en niveau B de dressage. Ils s’entraînaient tous les jours.  L’équitation restait malgré tout un loisir ». 
L’histoire débute à Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne. « Mes parents ont leurs propres installations à 500m du club de St Maur. Il y a des boxes, des douches, un club-house mais pas de place pour construire une carrière. On gère les chevaux comme on veut, on sait ce qu’ils mangent, tout est calé. Ils ont arrêté de monter à cheval pour m’accompagner en concours. Ça leur fait plaisir de me laisser utiliser les chevaux. C’est une certaine continuité avec les enfants ».

Les débuts à St Maur, du pony-games au complet

Robin suit un enseignement classique au club de St Maur. « A shetland puis très vite à double poney,  ma mère me faisait monter les chevaux à la maison ». Sa première compétition est en... CSO interclubs. Le jeune Parisien se met au pony-games avant d’adopter le complet, sur les conseils de ses parents. « La discipline m’a appris à aller vite, et puis c’est sympa d’être en équipe ! Quand on perd, on se serre les coudes ». Robin ira aux championnats de Lamotte Beuvron avec son club de St Maur. Robin n’aborde le complet qu’à 11-12 ans. « Je sors en concours assez rapidement, ça dure 2-3 ans jusqu’à Lamotte ». 
Robin passe ensuite à cheval. Orpheo des Sablons sera son compagnon de route. Né à St Georges du Mesnil (27), ce Selle Français fils de Yarlands Summer Song et Cavatina Mail par I Love You, est arrivé aux écuries à 6 ans. « Didier Willefert a sorti Orpheo en jeunes chevaux. Je me suis bien entendu avec le cheval ». Enseignante au centre équestre de Marolles ces années-là, Florence Lenzini a pu suivre la progression du couple. « Je l’ai connu quand il prenait des cours à shetland. Lorsque Robin commence à monter Orphéo, le cheval avait déjà bien progressé sous la selle de Didier Willefert ». L’ancienne championne de France de dressage connaît aussi assez bien sa personnalité. « Un fort tempérament. C’est quelqu’un de facile à travailler. Il comprend vite les exercices, sa technique ne pose aucun problème. Il faut apprendre à le « caler ». Il a besoin d’être rassuré avant une reprise ».      
En 2009, le couple décroche son premier titre de champion de France chez les minimes à Rodez. L’année suivante, Robin et Orpheo terminent troisièmes des championnats des As cadets à Sandillon. 2011 est l’année du titre chez les juniors toujours à Sandillon. Robin participe également au championnat d’Europe juniors au Portugal à Vale Sabroso. Résultat, sixième en individuel et troisième par équipe. En 2012, le Francilien conserve son titre chez les juniors à Bazoges en Pareds, récolte encore le bronze en équipe aux Europe junior de Strzegom en Pologne. Sacré palmarès pour un gamin de 17 ans !

Un mental à toute épreuve

En avril dernier pourtant, Robin doit abandonner lors des Master Pro de Pompadour. Engagé en Coupe de France Pro 1, son cheval Orpheo des Sablons est victime d’un déplacement du voile du palais. « J’étais très bien classé (5e après le dressage) avant de tomber durant le cross. J’ai eu très peur de le perdre. Il a été opéré tout de suite. Le plus important était de préserver le cheval ». Une course contre la montre s’engage alors en vue des Europe de Jardy. « L’objectif était de revenir dans la course à la sélection. Je voulais prouver que Orpheo était à son niveau ». Premier de l’épreuve As Jeunes Elite à Sandillon et troisième à Mourmelon, Robin reprend espoir. La sélection arrive, le titre aussi. Une victoire individuelle certes mais Robin n’oublie pas ses coéquipiers et son entourage. « Didier Willefert bien sûr, mais aussi mes parents, Florence Lenzini qui connaît bien mes chevaux, et Pascal Forabosco qui me suit depuis les minimes. Cette année, Pascal m’a fait confiance ». Présente durant toute la préparation des Europe de Jardy aux côtés de Jean-Pierre Blanco, Florence Lenzini ne tarit pas d’éloge sur le champion d’Europe. « Il fallait trouver le juste milieu car Orpheo était très chaud, il devait rester gérable sur le rectangle. Robin a du sang-froid et une maîtrise, ça n’était pas évident. Il était le 4e cavalier de l’équipe qui a été entièrement remaniée. En CSO il n’avait pas le droit à l’erreur. Des trois autres coéquipiers, deux n’avaient que 16 ans, participaient à leurs premiers Europe et pouvaient compter sur Robin et son tempérament un peu de feu ». Partageur, Robin l’est assurément. Posé aussi. « Je planifie beaucoup les choses, j’aime me fixer des objectifs. Le titre, ça fait longtemps que j’y pense ». Sa mère Nathalie confirme. « Ce championnat de Jardy a été très préparé. La 1re année de junior, Robin a été surclassé, étant cadet 2e année. En pratiquant le pony-game, il a découvert l’adrénaline et l’esprit d’équipe. Cela explique en grande partie la médaille d’aujourd’hui (le 15 septembre, ndlr) ».  

Des ambitions ...chez les jeunes cav’

Comment Robin envisage l’avenir ? Le passage en Jeunes Cavalier en 2014. « Je vais commencer de petites épreuves en Pro Elite, tout va changer pour moi ». Ensuite sa 2e monture, « Ma star, je crois beaucoup en lui ». L’étalon SF de 7 ans Sforzando (Loutano HN) a été acheté en fin d’année de 5 ans. « Il n’a que quatre parcours de CSO à son actif ». 

Le futur de Robin est déjà tout tracé. A 18 ans, le bac en poche, le jeune homme espère s’installer à son compte. « Pour pouvoir en vivre, je dois passer les diplômes de moniteur et d’instructeur. J’aimerais faire du commerce et un peu d’élevage ». L’avenir, c’est aussi la petite sœur Manon, minime 1re année. « Elle sort en complet poney 2D, elle a des résultats, je la conseille ».  

Florence Robillard

10/10/2013

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