Sébastien Duplant : l’après Pégase du Mûrier


Présentation

« Je suis originaire de Lyon mais j’ai travaillé un peu partout: 5 ans chez Guy Martin dans l’Ain et en Normandie. Je suis resté 4 ans à Aix-en-Provence et je suis arrivé là dans les Landes où je compte rester jusqu’au bout. »



L’aventure Pégase du Murier

« J’ai récupéré Pégase à 7 ans. Il était arrêté depuis un an à cause d’une tendinite. C’est un cheval qui n’avait par conséquent pas beaucoup de métier et nous avons gravi les échelons ensemble. 

Il était dans le lot de chevaux que j’avais à monter mais sans être encore exceptionnel. Et il s’est avéré peu à peu qu’il sortait du lot et on s’est en occupé beaucoup plus que les autres. Je travaillais pour un gros propriétaire à Aix-en-Provence qui tient quatre bijouteries et qui a des chevaux pour son plaisir. J’étais son cavalier. »



Quel caractère avait Pégase ?

« Pégase avait du caractère mais c’était un cheval attachant qui avait juste besoin de former un couple avec son cavalier. Au début, il ne fait pas confiance et il a du mal à se livrer. Une fois qu’il est en confiance, il est prêt à tout donner. En main il était difficile à gérer mais une fois monté, il était au service de son cavalier et cela le rendait guerrier. »

Sentais-tu déjà le potentiel du cheval quand tu l’as récupéré ?

« On savait qu’il était très bon mais je n’avais jamais fait de très haut niveau donc c’était dur de dire qu’il le ferait mais on sentait qu’il sortait du lot par rapport aux autres. »



Suis-tu toujours la carrière de Pégase ?

« Je regarde souvent où il est engagé et ce qu’il fait et dès que possible je regarde ses parcours sur Équidia. Ça fait plaisir de voir un cheval qu’on a formé atteindre ce niveau. On espère toujours qu’il gagne et qu’il arrive à être en haut. »



Penses-tu que c’est un cheval pour aller sauter les Jeux Olympiques ?

« Je pense que le cheval a le potentiel pour aller sauter les Jeux. Il faut voir le début de saison extérieure. C’est un cheval qui a déjà fait deux fois les championnats de France (Pro 1 et Pro Élite ndlr) et il aurait assez de sang pour faire un championnat de 10 jours ! »



Vous avez quitté le sud-est pour venir vous installer dans les Landes, pourquoi ce choix ?

« Cela faisait longtemps que ma compagne et moi avions envie de nous installer ensemble. On ne voulait pas particulièrement aller dans les Landes. On était prêts à aller un peu partout mais on voulait rester dans le Sud. On a d’abord commencé à chercher sur la région d’Aix-en-Provence où nous avions tous nos contacts mais les structures étaient inabordables financièrement. Nous avons poursuivi nos recherches, nous sommes tombés sur l’annonce de notre propriété actuelle que nous sommes venus visiter et nous sommes tombés amoureux de l’endroit. »



Avec le recul, pensez-vous avoir fait le bon choix ?

« On ne regrette pas du tout. Ça commence à tourner, même si ça a été difficile au début parce que nous arrivions dans le Sud-ouest où on n’était pas connus du tout : il a fallu faire la clientèle progressivement. »



Peux-tu nous présenter les installations ?

« Nous sommes installés sur une propriété de 10 hectares. La propriété compte 16 boxes, 7 paddocks plus trois paddocks avec des abris, une carrière de 80x50 m et une autre de 60x40 m, un manège de 30x20 m où l’on peut monter à l’abri l’hiver. On fait beaucoup d’extérieur parce que tout autour de la propriété nous avons un chemin en sable pour faire du trotting et pour travailler les chevaux en extérieur. »

Quels sont les chevaux qui composent ton piquet aujourd’hui ?

« Au total on a 14 chevaux. Pour ma part, je monte Bortello H (Heartbreaker x Indorado), 10 ans, que j’ai récupéré il y a un mois. Il tournait sur des épreuves à 130 et il a fait récemment ses premières 140 avec moi. Il commence à être régulièrement sans-faute sur 135. C’est un cheval souvent sans-faute, pas très rapide mais très sérieux. Ensuite j’ai Répi des Varennes (Damiro B x Veneur d’Etenclin) qui est arrivé il y a un an quasiment en même temps que nous. Il appartient à un propriétaire d’Aix-en-Provence qui a fait suivre le cheval ici. Il était éliminé sur 110 et ne voulait plus du tout sauter. Maintenant il commence à se révéler et à beaucoup gagner. Il est sans-faute sur la dernière 140 de Barbaste et je pense que c’est un cheval qui va faire au moins 145. Je monte également Titane de Presle (Harlow de Presle x Royal Feu) qui est une jument que nous avons achetée lorsque nous sommes arrivés ici. Elle a les moyens de sauter 1m60 sans problème, elle n’a peur de rien mais elle a un fort caractère encore assez difficile à gérer. Quelebelle Mazille (Airborne Montecillo x Origant) est la jument de Venance, avec laquelle elle a fait les 5 ans et elle a gagné B1 avec. Je l’ai récupérée lorsque Venance était enceinte mais aujourd’hui c’est elle qui va la récupérer. Renzo du Parc fait aussi partie des chevaux que je monte. C’est un cheval qui est arrivé il y a deux mois. Il était monté par Bernard Sainsardos sur 135/140. Il a ensuite été acheté par sa propriétaire actuelle pour sa fille qui fait ses études, donc elle nous a confié le cheval. C’est un cheval qui fait 130, qui va faire 135 et sûrement 140. Enfin on a une 5 ans, Ballerine, débourrée il y a 3-4 mois. C’est une jument qui va débuter en septembre. Elle appartient à la même propriétaire que Renzo. »



Quelles sont les activités que tu développes ici ?

« On essaie d’avoir une écurie de propriétaires. Pour l’instant nous n’avons que des chevaux qui nous sont confiés mais on aimerait avoir aussi des propriétaires qui montent. Nous aimerions faire du coaching avec eux et parce que c’est sympa d’avoir une petite équipe. On fait aussi du commerce. »



Est-ce que le haut niveau te manque ?

« Oui le haut niveau manque mais ça va… »

« Le haut niveau lui manque complètement » assure Venance..... « On espère retrouver un cheval qui puisse le ramener sur de belles échéances. »

« Quand j’aurai 3-4 chevaux pour aller sauter des épreuves à 145, on peut se dire qu’il y en ait un qui passe le cap. Pégase était un cheval qui pouvait gagner trois jours de suite et c’est ça qui est exceptionnel. »

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